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Estimer les besoins en calcium des vaches laitières

Pendant la lactation, les vaches exportent une quantité très importante de calcium dans le lait et leur squelette est particulièrement mobilisé. Une meilleure connaissance des cycles d’accrétion et de résorption osseuses pendant la lactation est nécessaire pour estimer de façon plus précise les besoins alimentaires en calcium mais aussi en phosphore des vaches laitières. L’enjeu est de :

• mieux maitriser les apports de calcium pour ne pas pénaliser la reconstitution du squelette des vaches en cours de lactation
• réduire encore les recommandations d’apport en phosphore pour ces animaux et donc les quantités de phosphore excrétées susceptibles d’être impliquées à terme dans des phénomènes d’eutrophisation.

Une difficulté majeure est que les cycles d’accrétion et de résorption osseuses sont difficiles à caractériser sur des effectifs importants de vaches laitières. Aujourd’hui, le suivi en continu pendant la lactation des teneurs en calcium du lait, rendues aisées par les techniques de moyen infrarouge (MIR), pourrait constituer un indicateur indirect de ces cycles. En effet, il a récemment été montré chez les mammifères en lactation que des mécanismes de régulation de la calcémie entrainaient des effets conjoints sur la résorption osseuse et l’excrétion du calcium dans le lait.*

Établir une relation entre calcium et cycle osseux pendant la lactation

La question centrale de cette thèse sera de déterminer s’il existe au cours de la lactation une relation entre la dynamique de la teneur en calcium du lait et celles d’accrétion et de résorption osseuses sur un même individu et si ces dynamiques peuvent être modulées par les stratégies d’alimentation des vaches à l’échelle de la lactation.  Les hypothèses de travail sont

• la dynamique de la teneur en calcium du lait et de l’accrétion-résorption osseuse sont parallèles car il existe au sein de l’organisme une régulation commune de l’excrétion du calcium dans le lait et de la résorption osseuse impliquant notamment la PTH-rP
• des dynamiques d’apports alimentaires, notamment en calcium et en phosphore, raisonnées à l’échelle de la lactation entière sont susceptibles de moduler de façon importante les dynamiques d’accrétion et de résorption osseuses.

La première tâche de ce travail consistera donc à suivre de façon conjointe les dynamiques au cours de la lactation de la teneur en calcium du lait et des teneurs sanguines en biomarqueurs d’accrétion et de résorption osseuses sur des dispositifs déjà en place sur les fermes expérimentales de Méjussaume et de Pin au Haras (suivi de 120 vaches laitières).
Une analyse des données provenant d’enquêtes sur des exploitations situées dans toute la France, associées à un suivi annuel de la teneur en calcium du lait  chez les vaches, définira une gamme de pratiques d’alimentation des troupeaux au cours de la lactation susceptibles de moduler la teneur en calcium du lait.
Enfin, un essai spécifique permettra de comparer deux stratégies d’alimentation ciblées sur leur capacité à moduler la teneur en calcium du lait et/ou les cycles d’accrétion et de résorption et de caractériser en plus les excrétions urinaires et fécales de calcium et de phosphore.

Pierre Gaignon travaille sur ce sujet de thèse depuis le 1^er novembre 2015 pour une durée de 3 ans. Il est encadré par Anne Boudon dans l’équipe Alimentation et nutrition.

Contact

Pierre Gaignon : pierre.gaignon[at]rennes.inra.fr (doctorant)
Anne Boudon : anne.boudon[at]rennes.inra.fr (encadrante)
Catherine Hurtaud : catherine.hurtaud[at]rennes.inra.fr (directrice de thèse)