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Face à la stagnation des quantités de poissons issus de la pêche, le secteur aquacole doit augmenter sa production pour satisfaire la demande croissante en produits aquatiques. Cependant, sa dépendance actuelle envers les farines et huiles de poisson contraint fortement cette croissance. Ceci est vrai d’une part sur un plan purement quantitatif (les quantités produites de farines et huiles de poissons n’augmenteront pas) et d’autre part sur le plan de l’image de l’aquaculture, régulièrement accusée de piller les mers. La substitution des produits marins par des produits d’origine végétale est donc une nécessité impérieuse pour un développement durable de l’aquaculture (à travers ses trois piliers, la durabilité économique des entreprises, la limitation des impacts sur l’environnement et l’acceptabilité sociale des produits de l’aquaculture). Pour permettre une substitution efficace, les entreprises françaises de sélection aquacole, qui par leur avance technologique détiennent des parts de marché significatives au niveau européen, ont besoin d’évaluer la nécessité de développer ou non des lignées spécifiquement adaptées à cette évolution sans précédent des matières premières. Ce projet a pour objectif de le leur permettre en répondant aux questions suivantes :

• Les poissons sélectionnés sur les régimes actuels riches en produits marins (huiles et farines de poisson) seront-ils performants sur des régimes à base de produits végétaux ?
• Peut-on améliorer les processus de sélection pour disposer d’animaux performants (croissance, efficacité alimentaire, rendements, qualité organoleptique et nutritionnelle) sur des régimes très pauvres en produits d’origine marine ?
• Par quelles stratégies combinant sélection génétique et définition de séquences alimentaires appropriées peut-on optimiser au mieux les capacités des poissons d’aquaculture à fournir un produit sain et de qualité, dans des conditions économiques performantes, en limitant au maximum l’usage de produits marins ?

Pour répondre à ces questions, les principaux sélectionneurs des trois espèces majeures de la pisciculture française (truite, bar, daurade) et d’une nouvelle espèce prometteuse (maigre) font appel aux compétences des équipes INRA et Ifremer, leaders au niveau français sur la nutrition des poissons, la sélection aquacole et la qualité des produits d’aquaculture, ainsi que du SYSAAF, spécialisé dans la mise en place pratique de programmes de sélection aquacole, dans un projet combinant des approches en milieu industriel et des expérimentations plus fines en pisciculture expérimentale et en laboratoire.

Partenaires :

• Ferme Marine de Douhet
• Ecloserie Marine de Gravelines
• Ifremer
• Sysaaf
• Inra Jouy en Josas, Rennes, St Pée sur Nivelle et Sizun