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Thèse débutée en 2020, soutenue le 13 décembre 2022
Financement : INRAE Département SPE/ANR NGB
Encadrants : Elsa Canard, Manuel Plantenest.

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Résumé : 

L’un des grands enjeux de l’agriculture moderne et l’une des problématiques majeures de la transition écologique est la réduction de l’utilisation d’intrants chimiques, et notamment celle de pesticides. Les services écosystémiques de régulation naturelle, en particulier la lutte biologique par conservation, sont un levier prometteur de la gestion intégrée des nuisibles. Les carabes, des arthropodes particulièrement abondants et diversifiés en agroécosystème, sont considérés comme de bons candidats pour la lutte biologique de par leur consommation d’une large diversité de ravageurs et d’adventices. Ce régime alimentaire opportuniste se traduit cependant également par la consommation d’auxiliaires de culture, comme les décomposeurs ou d’autres ennemis naturels, et complexifie l’estimation des services apportés par les carabes.

Cette thèse avait pour objectif d’apporter un éclairage sur la structure et la dynamique temporelle des interactions trophiques entre les carabes et leurs ressources en milieu agricole, afin d’estimer le potentiel de régulation de ces prédateurs. Le suivi des communautés de carabes et la mesure des taux de prédation en champs sur des proies sentinelles (pucerons) nous ont permis de constater un effet positif de l’agriculture de conservation sur les communautés de ces auxiliaires (abondance, diversité) et sur la régulation des pucerons, par comparaison à l’agriculture conventionnelle. L’analyse moléculaire de contenu stomacal (Multiplex PCR), nous a permis de confirmer que les carabes consommaient effectivement des ravageurs, dont des pucerons, et que cette consommation évoluait dans un sens opposé à celle des décomposeurs au cours de la saison de culture. Ces résultats indiquent que les carabes sont effectivement des agents de lutte biologique qui se maintiennent dans les agrosystèmes en l’absence de ravageurs grâce aux proies alternatives. Toutefois, la détection d’une interaction trophique par analyse moléculaire dépend de nombreux facteurs : la prédation en elle-même, mais aussi le succès technique de l’expérience et la capacité du prédateur à digérer la proie. Une étude complémentaire nous a permis de quantifier l’effet de la nature de la proie, de la voracité du prédateur et de sa taille sur la détectabilité de l’ADN. Ces résultats montrent que l’analyse moléculaire tend à sous-estimer la prédation des pucerons relativement à celle des vers de terre, soulignant à nouveau le potentiel des carabes en tant qu’agent de biocontrôle.

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