Josso Céline

Josso Céline

Ecologie des interactions entre la mouche du chou Delia radicum et ses ennemis naturels : de la parcelle au paysage

Thèse soutenue le 20 septembre 2012
Encadrants : Denis Poinsot & Anne-Marie Cortesero

Résumé :

L'intensification des pratiques agricoles a considérablement réduit la biodiversité dans les paysages agricoles et augmenté la pression exercée par les ravageurs des cultures. La lutte contre ces ravageurs a longtemps reposé sur l'utilisation intensive de pesticides mais la prise de conscience de leurs effets non intentionnels a renforcé l'intérêt pour d'autres méthodes de protection des cultures. La mouche du chou Delia radicum est l'un des principaux ravageurs des cultures de Brassicacées en Bretagne. Un moyen de lutte envisagé contre ce ravageur repose sur l'aménagement des pratiques agricoles et des éléments du paysage pour renforcer sa régulation par ses ennemis naturels. L'objectif de ce travail de thèse était de comprendre les interactions entre la mouche du chou, D. radicum, et ses principaux ennemis naturels dans un paysage agricole. Pour cela, nous avons mené une étude pluridisciplinaire, en utilisant des approches paysagères et de génétique des populations et en travaillant à plusieurs échelles spatiales, depuis celle de la plante jusqu'à celle du paysage. Nous avons mis en évidence des éléments du paysage et des pratiques de travail du sol limitant la colonisation des parcelles et les dégâts occasionnés par D. radicum, et favorisant la régulation naturelle par ses prédateurs et parasitoïdes. Après avoir développé des marqueurs microsatellites pour la mouche du chou et ses parasitoïdes, nous avons caractérisé la structuration génétique de leurs populations. Nous avons observé une faible structuration des populations du ravageur pouvant être attribuée à des capacités de dispersion ou des densités de population élevées. Les deux espèces de parasitoïdes ont montré une structuration des populations plus marquée, suggérant des déplacements d'individus plus restreints que leur hôte. Le parasitoïde spécialiste Aleochara bilineata présente la structuration la plus forte. Chez ces espèces, la distance géographique ne semble pas constituer un facteur essentiel dans la structuration des populations. Enfin, à une échelle plus fine, nous avons déterminé le comportement d'exploitation des ressources par la mouche du chou et son parasitoïde A. bipustulata. Ce travail souligne l'importance de considérer les interactions entre les ravageurs et leurs ennemis naturels à différentes échelles spatiales avant d'envisager leur utilisation dans une perspective de protection durable des cultures.

Date de modification : 06 février 2023 | Date de création : 11 mars 2013 | Rédaction : IGEPP